Le Grand Combat des Coqs sur le Parvis
Marc Borduas, joueur de tours officiel de Prologue, 20 février 1854.
Mes chers amis du futur,
Si vous saviez le spectacle que j'ai vu dimanche dernier ! Mieux qu'un combat de coqs à la taverne, je vous le jure ! En sortant de l'église, au lieu de filer droit, une dizaine de nos plus fiers habitants ont décidé de faire une deuxième messe, mais une messe où les prières étaient des insultes !
Le général d'un côté, c'était Léon Simard, le visage tout rouge, on aurait dit qu'il avait avalé un piment. Il criait que la nouvelle loi était une machine à fabriquer des pauvres et que les marchands allaient devenir les nouveaux rois. De l'autre côté, le général Eustache Lavoie, qui gonflait sa poitrine comme un dindon, répondait que M. Simard avait autant le sens des affaires qu'une poule a de dents !
Ça criait si fort que j'ai vu le curé passer sa tête par la porte de la sacristie avec des yeux ronds comme des piastres. J'ai pensé un instant mettre une poignée de neige dans le cou de M. Simard pour le calmer, mais sa femme m'aurait sûrement arraché les oreilles.
Le plus drôle, c'est que les deux camps se traitaient de voleurs, mais personne ne s'entendait sur qui volait quoi ? C'était un tel charabia que même le vent ne devait plus savoir de quel côté souffler. J'ai regardé tout ça en me disant que, la prochaine fois, j'apporterai du maïs soufflé. Un spectacle pareil, ça donne faim !
Marc Borduas, votre dévoué serviteur (du rire).