Voici une aventure avec mon fidèle chien Ti-loup. C’était le printemps, il y a quelques années, tout près du village. Je suivais le bord de la rivière avec mon chien Ti-loup pour examiner l’état de la glace.
En approchant de l’Ile-aux-Vaches, je vois des enfants qui jouent sur la rivière. À l’endroit où ils sont, juste en aval de l’île, il y a des remous et la glace est bien mince... Je leur crie de s’en aller, mais ils ne comprennent pas; ils me font des saluts. Tout d’un coup, la glace craque, un des enfants s’enfonce dans la rivière. Je me rends sur l’île en courant sur le pont de glace. Le garçon est en train de disparaître dans la rivière; c’est juste pour dire s’il peut se tenir après un bloc de glace. Les autres sont figés sur place et ils crient au secours. Ils sont entourés de fissures; d’une minute à l’autre, ils vont être précipités dans l’eau glacée. Je ne peux rien faire moi-même.
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Si je m’aventure sur la glace, c’est moi qui disparaîtrai dans la rivière. Je pense alors que je transporte toujours un morceau de corde d’une bonne longueur dans ma sacoche de voyage. Je prends la corde, je fais un genre de boucle de chaise autour du poitrail de Ti-loup et je lui montre les enfants qui crient. Là, Ti-loup me regarde et il jappe à petits coups. Il n’a vraiment pas envie de s’aventurer à cet endroit. |
Alors je me couche sur la glace et je commence à ramper vers les enfants. Je sens la glace qui oscille sous mon poids. Je ne peux pas aller plus loin. Je me retourne alors et je crie à Ti-loup
— Vas-y mon chien, va les sauver!
Ti-loup se met à avancer vers les enfants en jetant des petits cris de peur.
Soudain, la glace craque, les enfants tombent à l’eau. Ti-loup se jette en avant et les rejoint. Je leur crie :
— Accrochez-vous après le chien!
Là, les enfants s’accrochent après le chien; ils le poignent par les oreilles, par la queue, par les pattes. Le pauvre chien est en train de se noyer. Moi, je tire sur la corde en priant pour qu’elle résiste, mais je ne suis pas capable de les tirer de l’eau, c’est trop glissant. Petit à petit, je suis entraîné vers l’eau noire, mais je ne veux pas lâcher prise. Tout à coup, j’entends des cris. Il y a des gens en arrière de moi, sur l’île. Je sens que quelqu’un m’attrape par un pied et commence à me tirer vers la berge. Je ne lâche pas la corde et mon fidèle Ti-loup auquel sont accrochés les trois enfants plus morts que vifs. Finalement on nous ramène au bord. Nous sommes sauvés. Bravo Ti-loup!
Nous nous en sommes tirés de justesse grâce à Ti-loup, mon brave chien, et grâce aux frères Tremblay qui habitaient une ferme tout près de là. Ils avaient entendu nos cris et étaient venus à la rescousse.
Cette fois-là, je suis passé proche d’aller rejoindre mes ancêtres!
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